Keith Haring
 
J'arpentais frénétiquement les allées de la bibliothèque à la recherche d'un bon livre d'art, lorsque mon attention fut attirée par un bouquin rouge qui contrastait des autres. Je pris alors ce livre si intrigant et en examinai le contenu, boulversé je fus. C'était comme si je retrouvais, en peinture, ce que j'avais toujours recherché en bande-dessinée; c'est-à-dire la pureté d'un style, sa force et la puissance de communication qui s'en dégage. Cet artiste qui boulversa ma vision de l'art est Keith Haring.  
 
Keith possède un langage iconique singulier qui lui a permit de communiquer autant avec les enfants, les célébrités, les gens du peuple qu'avec les figures importantes du monde des arts. Son vocabulaire graphique est composé, entre autre, de l'enfant irradiant, du chien qui aboie, du vaisseau spatial ainsi que de symboles universels tels la croix, les pyramides, le coeur et l'argent.  
 
 

Sa vie...

Keith Haring est né en 1958. Dès son plus jeune âge il possédait ce goût pour le dessin qui le caractérise tant. Lorsqu'il eu l'âge de raison son père lui suggéra de s'inscrire à une école d'art commerciale, ce qu'il fit. Keith faisait déjà des ''cartoons'' mais réalisa rapidement qu'il ne voulait aucunement se plier aux exigences du métier d'illustrateur et de graphiste. Il voulait devenir un artiste, ce qui signifiait pour lui faire des choses abstraites. 

En apprenant à connaître plus en profondeur l'art il fit la découverte des travaux de Pierre Alenchinsky. S'apercevant de l'énorme similarité entre l'art d'Alenchinsky et ce que lui-même faisait, sa passion pour l'art ne fit que s'enflammer. Cette heureuse rencontre lui fit prendre conscience qu'il lui était aussi permit de réussir dans ce milieu fermé. 

Tous ces événements le poussèrent à s'inscrire, en 1978, au New York School of Visual Arts. Il allait dorénavant détenir tout les outils qui lui permettraient de réaliser son rêve. Son arrivé à New York lui fit connaître et apprécier la réalité multiculturelle des grands centres urbains.  

Ce qu'il aimait aussi à New York c'était cette incroyable énergie présente dans l'air que le gens appelaient HIP HOP. La scène Hip Hop incluait de la music rap avec des DJ's, du break dancing ainsi que des graffitis en direct. 

Keith était fasciné par l'art du graffiti qui lui rappelait ce qu'il avait appris sur la calligraphie chinoise et japonaise. C'est d'ailleurs peu de temps après qu'il commença a dessiner dans le métro. Lorsque les publicités du métro étaient périmées on avait l'habitude de les recouvrir d'un carton noir. Lorsque Haring prit conscience de cette merveilleuse opportunitée il s'empressa d'aller s'acheter une boîte de craies blanches. Il se mit alors systématiquement à dessiner sur chaques cartons qui l'attendaient silencieusement sans rien demander à personne. Ses dessins, si innocents et fragiles, attirèrent la curiosité des gens qui ne les effaçaient pas et cherchaient plutôt à en comprendre le sens.  
 
 
 
Enfin la gloire... 
En 1986, il atteint une telle notoriété que les gens commencent à copier son style, à vendre de fausses oeuvres de keith et à faire des gilets avec ses dessins et ce un peu partout dans le monde. Il ne pouvait même plus dessiner dans le métro car, dès le dessin terminé, il ne fallait pas plus de deux heures pour qu'un quidam l'ait enlevé pour le vendre. C'est alors que Haring comprit que son style avait été intégré par la société de masse, elle lui appartenait désormais et le but de Haring était atteint.  

Pour contrer cette vague de profiteurs il ouvrit sa propre boutique à New York et à Tokyo qu'il appela le POP SHOP. Il était bien décidé à démontrer aux gens ce qu'était du ''vrai'' Haring. Dans sa boutique il vendait entre autre des gilets, des sacs et des macarons pour rendre ainsi son art disponible à tout le monde, même un jeune du bronx pouvait ainsi se le procurer. 

 
La mort approche...
 
En 1988, keith apprend qu'il est infecté par le virus du sida. Cette nouvelle ne fit que renforcer son ardeur à créer. Il n'avait jamais caché son homosexualité et ne cacha pas plus cette terrible maladie dont il était affligé.  
 
 
 
Il avait toujours déclaré que la vie devait être vécue sans contrainte du futur ; que vivre vieux était un cadeau et non un acquis. Et il avait bien raison, les lendemains sont incertains, aussi incertains que l'amour car la destiné n'est pas un chemin tracé d'avance.  

Encore aujourd'hui les oeuvres de Keith Haring sont fort prisées, et les démarches humanitaires qu'il avait entrepris avant sa mort continues d'exister et d'aider.

Tout en voyant se défiler la vie de cet homme, j'ai compris qu'en tant qu'artiste on peut réaliser de grandes choses, donner sans demander, aimer l'humanité. Cet homme m'a redonné confiance en la vie, il m'a donné l'énergie pour croire en mon rêve... 

par Leou
 

Pour les plus curieux, Keith Haring possède son propre site internet.


BIBLIOGRAPHIE

Bruce D.Kurtz, Haring Warhol Disney, Munich, Prestel,1992

Germano Celant, Keith Haring, Munich, Prestel-Verlag, 1992

Aubert Elisabeth, Drawing the line: a portrait of Keith Haring, Biografilm Associates.

Le site officiel de Keith Haring